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Air Calédonie au bord du gouffre

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Commandé par la Nouvelle-Calédonie, l'audit de la compagnie domestique laisse apparaître une situation comptable " proche de la cessation de paiement ". Le gouvernement a promis, rapidement, une avance de 300 millions de francs. Un plan d'aménagement devrait suivre. L'atterrissage est brutal.

Commandé par la Nouvelle-Calédonie, l'audit de la compagnie domestique laisse apparaître une situation comptable " proche de la cessation de paiement ". Le gouvernement a promis, rapidement, une avance de 300 millions de francs. Un plan d'aménagement devrait suivre. L'atterrissage est brutal.

Aircal se trouve dans " une situation proche de la cessation de paiement " qui, évidemment, " n'est pas tenable ", pointe le cabinet KPMG, auteur d'un audit sur la gestion de la compagnie aérienne. Détentrice de 50 % des parts dans le capital, la Nouvelle-Calédonie voulait mettre des chiffres sur ses inquiétudes, en fait légitimes. Pour preuve : les experts missionnés annoncent, au regard du budget 2009/2010, " un scénario catastrophe qui ne manquerait pas de se produire si aucune action n'était entreprise " et ce, " malgré une hausse de tarif de 3 % (non obtenue à ce jour) ". Ces points ont été débattus, hier après-midi, lors d'un conseil d'administration de la société. Et assurément, la réforme est obligatoire. Les causes du dérapage sont multiples, d'après l'étude. Tout d'abord en raison de l'acquisition de nouveaux appareils et de la politique de la compagnie. L'accroissement sensible de l'apport en sièges – donc des charges – a été supérieur à la demande : " L'offre a augmenté de 50 % en quatre ans pour un nombre de passagers de +27 % ". Au passage, le coût complet de la location de l'ATR-72 d'Air Tahiti est évalué à environ 35 millions de francs par mois. " Toutes les lignes sont en exploitation déficitaire avant et après contribution des collectivités " En clair, Aircal a vu trop gros. Au niveau du personnel aussi, visiblement. " L'augmentation annuelle de la masse salariale s'est accélérée au cours des derniers exercices. " Son volume dans les charges d'exploitation atteint 51,7 % en 2008/2009. énorme. D'autant qu'un souci d'efficacité intervient également. " On constate une nette tendance à la réduction du nombre d'heures effectuées par le personnel navigant, en deçà même du minimum garanti par la compagnie pour le paiement des salaires ", juge KPMG dans son rapport. En parallèle, des freins à la ressource surgissent. Comme " la longueur insuffisante des pistes [qui] ampute de près de 21 % la capacité commerciale des appareils ". Et puis la politique tarifaire, soumise au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, a vu sa dernière révision intéressant les passagers intervenir en octobre 2004. Bien lointain. Au final, malheureusement, " toutes les lignes sont en exploitation déficitaire avant et après contribution des collectivités ", regrettent les spécialistes financiers. Le pompon est décroché par la liaison Koné-Touho avec -124 millions de francs en 2008/2009, suivie de l'île des Pins (-116) et d'Ouvéa (-104). Dur. Il n'y a pas photo, indique le cabinet KPMG dans son analyse : " La situation de trésorerie d'Aircal devrait rester positive jusqu'à fin novembre, après encaissement du prix de cession du Dornier et de la subvention de la province Nord. " Mais à compter de décembre, " la compagnie ferait appel aux découverts bancaires ". Puis, en janvier, les plafonds autorisés devraient être dépassés. Que faire ? " A très court terme ", recommande l'étude, la société mal en point a un besoin de fonds évalué à 600 millions de francs, afin de rétablir sa trésorerie, disposer d'un fonds de roulement équivalent à un mois de dépenses – soit 370 millions – et combler sa capacité d'autofinancement aujourd'hui négative. Si la contribution de la province Nord peut être attendue à hauteur de 180 millions de francs, le tour de table auprès des actionnaires (Nouvelle-Calédonie, provinces îles, Nord, Sud…) pour le gros reliquat – plus de 400 millions – peut être fortement envisagé. En outre, sur un temps plus long, KPMG propose " un redimensionnement de l'offre Aircal " afin d'optimiser le ratio coefficient d'occupation/coût, mais aussi " une coordination des politiques publiques " dans les différents modes de transport. " La remise à niveau des infrastructures ", " une révision de la politique commerciale " ou encore " la mise en place d'un système d'aide aux passagers directe et différenciée " sont avancées. Il y a urgence, aujourd'hui, en pleines turbulences.

Source : Les nouvelles calédoniennes – 22 novembre 2009

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