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NEWS / Emirates, Qatar Airways, Etihad : les subventions astronomiques des compagnies

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American Airlines, United et Delta sont bien décidées à faire enfler la polémique sur les subventions perçues par Etihad, Qatar Airways et Emirates. Depuis dix ans, Jean-Cyril Spinetta, ex-PDG d'Air France-KLM, accuse les compagnies nationales publiques des pays du Golfe d'être financées de façon abusive par leur propriétaire unique. Les trois plus grandes compagnies des États-Unis viennent de conclure une enquête d'un an et demi afin de chiffrer précisément ces subventions.

Cette étude, dont Le Figaro révèle les conclusions, évalue à 42,3 milliards de dollars le montant cumulé des subventions reçues par les trois compagnies du Golfe au cours des dix dernières années. «C'est le cas de concurrence déloyale le plus important jamais connu, assure un des commanditaires. Il porte sur des montants plus élevés que dans la bataille entre Airbus et Boeing.» Etihad, la compagnie nationale des Émirats arabes unis, détient la palme du financement public, avec 18 milliards de dollars perçus entre 2004 et 2014. Arrivent ensuite Qatar Airways (17,5 milliards de dollars) et Emirates (6,8 milliards).

«Etihad n'a jamais gagné d'argent»

Selon l'étude, ces subventions prennent des formes différentes: prêts sans intérêts, avances des actionnaires, fournitures non facturées… D'après les calculs des enquêteurs, qui s'appuient notamment sur des documents publics communiqués par des États tiers (Singapour, Irlande, Royaume-Uni…), sur les 17,5 milliards de dollars reçus par Qatar Airways, 6,8 milliards correspondent au montant d'intérêts jamais versés pour des prêts et d'avances non remboursées. Selon les cabinets d'audit qui ont eu accès aux comptes, la compagnie qatarienne ne serait pas viable sans ses subventions. «Malgré les milliards injectés, Qatar Airways perd toujours de l'argent dix-huit ans après sa création», assurent les dirigeants américains.

La situation d'Etihad, la compagnie nationale des Émirats arabes unis, serait pire. Ses pertes cumulées atteindraient 4 milliards de dollars en dix ans, alors que 6,2 milliards de fonds propres ont été injectés. Etihad aurait profité de 4,6 milliards de dollars de prêts non remboursés. Le gouvernement aurait financé l'acquisition d'appareils pour 4,6 milliards de dollars et ouvert une ligne de crédit de 3,5 milliards de dollars. «Etihad n'a jamais gagné d'argent, souligne un des commanditaires de l'étude. En 2014, la compagnie a déclaré 62 millions d'euros de bénéfices. Cela correspond au montant de la cession de son programme de fidélité dont l'acquéreur est une entreprise créée par le gouvernement.»

«Siphonnage» de passagers

Emirates, la plus puissante, est la seule à publier ses comptes depuis douze ans. Au cours des dix dernières années, la compagnie de Dubaï aurait trouvé une astuce pour compenser les pertes liées aux couvertures carburant, ces assurances prises pour garantir une fourchette de prix du kérosène. «En 2008, 2009, toutes les compagnies ont perdu énormément d'argent lorsque le prix du carburant a baissé. Chez Emirates, le contrat de couverture d'un montant de 2,3 milliards de dollars a tout simplement été transféré au gouvernement.»

Autres charges soustraites aux compagnies : les redevances aéroportuaires. Les États ont financé l'ensemble des installations aéroportuaires sans instituer de redevances habituellement à la charge des compagnies pour rembourser les investissements.

Cette opération vérité coïncide avec une prise de conscience de la part des compagnies américaines : «Après les transporteurs européens, nous sommes les prochaines victimes de l'offensive commerciale des compagnies du Golfe, offensive financée de façon déloyale», lance un dirigeant américain. L'Europe a été la première touchée par le «siphonnage» des passagers sur les vols de longue distance, de plus en plus nombreux à se connecter à Dubaï, Abu Dhabi ou Doha. Lufthansa a fait ses comptes: de 2005 à 2013, l'aéroport de Francfort, où elle est basée, a perdu 32 % de part de marché sur les routes entre l'Europe et l'Inde et le Sud-Est asiatique. En parallèle, les hubs du Golfe ont vu leur part augmenter de 340 %. «Nous réclamons de la transparence sur le financement de ces compagnies, nous voulons que la vérité soit faite sur ces subventions», résume un dirigeant américain, convaincu que la survie des Big Three est désormais comptée.

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