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TRACT AF – Bases Province : Consternant!

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Début septembre 2010, c’est, par presse interposée que nous apprenions l’existence d’un projet, baptisé en interne "Air France Express" visant à mettre en place une structure low cost pour le segment court et moyen-courrier avec l'implantation de bases dans le sud du pays afin de contrer la concurrence des compagnies à bas coûts. A l’époque, selon la Direction, le marché moyen-courrier augmentait en moyenne de 4 à 5% l’an, mais l’activité des compagnies historiques stagnait, voire régressait.

Début septembre 2010, c’est, par presse interposée que nous apprenions l’existence d’un projet, baptisé en interne "Air France Express" visant à mettre en place une structure low cost pour le segment court et moyen-courrier avec l'implantation de bases dans le sud du pays afin de contrer la concurrence des compagnies à bas coûts. A l’époque, selon la Direction, le marché moyen-courrier augmentait en moyenne de 4 à 5% l’an, mais l’activité des compagnies historiques stagnait, voire régressait.

A ses yeux, l’explication était simple: dès qu’une compagnie aérienne à bas tarifs s’installe sur une ligne, elle affaiblit ou élimine les compagnies généralistes. Désormais le consommateur entend voyager bon marché sur les vols domestiques et européens. L’entreprise claironnait que « le programme Neo, lancé au printemps 2010, a atteint son objectif : enrayer la chute de l’activité moyen-courrier. » tout en précisant que les coûts d’Air France restaient deux à trois fois supérieurs à ceux des compagnies low cost les plus performantes.

Le projet "Air France Express" devient bien vite le projet "Bases province" : Nice, Toulouse et Marseille avec dix avions A319/A320 par site (huit pour effectuer des vols existant déjà sur la province et deux pour des vols en création sur l’Europe) ; après "Neo", le lancement des bases en province est la seconde partie de la « contre-attaque ». Toujours selon la Direction, son but est de trouver une nouvelle organisation plus efficace et moins coûteuse, les recettes générées par ces vols supplémentaires, moins chers à produire, compensant en partie la baisse du prix des billets engagée avec "Neo".Mais, « si ce projet devait être lancé sans réduction des coûts PN, il aboutirait à accroître les pertes sur le secteur moyen-courrier » martèlera la Direction dès le début des rencontres avec les organisations PNC le 18 novembre 2011. Elle affichait donc clairement son objectif : faire baisser le prix de l’heure de vol pour les réseaux point à point des "Bases province" et pour cela, faire voler davantage avions et PN.

Ces derniers, non seulement voleraient plus, mais leur mode de rémunération serait également modifié. «Les règles de rémunération à l’heure de vol des navigants sont un élément handicapant. S’ils font plus d’heures de vol, ils atteignent des rémunérations qui absorbent les bénéfices obtenus par une hausse de la production » déclarait P-H. GOURGEON dans le quotidien économique La Tribune du 18 novembre 2010. Une productivité améliorée de 15% devait garantir l’équilibre nous disait-on…

Si le SNPNC a participé aux négociations jusqu’à leur terme dans l’espoir de parvenir à un accord satisfaisant, le volet social du projet restera inacceptable tant en termes de rémunération que de règles d’utilisation et constituait une incontestable régression sur les avancées obtenues en 2008 ; avancées acquises postérieurement au conflit d’octobre 2007 qui avait conduit 85% des hôtesses et stewards de la Compagnie Air France à cesser le travail durant 5 jours. 

Une signature d’autant plus difficile à apposer que, à aucun moment, la Direction n’a tenté de démontrer la viabilité économique de son projet aux syndicats (qu’elle voulait partenaires). Y croyait-elle seulement ? En tout cas elle nous demandait, à nous organisations syndicales, de la croire sur parole… 

Seule l’UNAC-CGC signera le 5 août 2011 le projet d’accord. Mais, pour devenir un accord le projet devait recueillir la signature d’un ou plusieurs syndicats (SNPNC, UNAC-CGC, UNSA) totalisant plus de 30 % des voix exprimées aux dernières élections CElignes d’Air France. Or, l’UNAC-CGC, à elle seule, ne remplissait pas cette condition.

A défaut d’accord au sens légal du terme, l’Entreprise a transformé le projet d’accord en "note de Direction" qu’elle a proposé aux PNC moyennant la signature d’un avenant au contrat de travail à la baisse par rapport aux dispositions conventionnelles en vigueur dans l’Entreprise. Par message pro sur iPN, la Direction lance dès le 12 juillet et jusqu’au 31 juillet 2011, la campagne de volontariat "Bases province" auprès des PNC. Dès juillet également, la Direction met des moyens considérables pour présenter officiellement sa nouvelle arme de relance économique : conférence de presse, réunion avec les institutionnels, premières com- munications internes et externes.

Le premier vol au départ de Marseille interviendra le 2 octobre 2011 à destination de Copenhague. « […] dix airbus de la famille A- 320 sont désormais basés sur la plate-forme phocéenne […]. Au total, l’offre de sièges au départ de la capitale phocéenne progresse de 50 % ce qui devrait, en année pleine, attirer 1,3 million de passagers supplé- mentaires. » écrit-elle dans Concorde N°299 du 12 octobre 2011… Par communiqué diffusé sur son site institutionnel le 18 février  2012, la Compagnie rappelle que son « offensive commerciale d’envergure » lancée sur l’aéroport de Marseille – Provence lui permet désormais d’y proposer 483 vols par semaine vers 30 destinations.

Le 5 décembre 2011, alors que Christian BOIREAU, directeur commercial d’Air France dévoile à Nice Côte d’Azur, le profil de la base, c’est Alexandre de JUNIAC en personne qui lance la nouvelle base de Toulouse. La première sera inaugurée le 22 mars 2012 avec l’objectif de gagner 250.000 passagers. La seconde est inaugurée sept jours plus tard avec pour objectif d’en gagner 630.000 !

Malheureusement, dès le départ, les taux de réservation ne sont pas fameux et à la rentrée 2012 la Direction doit se rendre à l’évidence : le succès ne sera peut-être pas au rendez- vous… Pire fin 2012, le bruit court dans les couloirs du siège : certains en haut lieu commencent (enfin ?) à s’interroger sérieusement sur la pérennité économique du projet…

C’est le 2 janvier que le sujet éclate en plein jour suite à la parution d’un article du Figaro, media devenu l’organe officiel de la Compagnie depuis des mois. La Direction nous gratifie d’une communication interne lénifiante et auto-glorifiante où elle sur vend ses projets, comme celui des "Bases province" en son temps. Mais, c’est dans le quotidien national "particulièrement bien tuyauté" que les salariés, et très souvent même les représentants du personnel, découvrent le dessous des cartes. Fuites organisées au cœur du système et jamais démenties par la réalité…

Que retenir de l’article du Figaro ?
« Ce n'est clairement pas une réussite économique, confie un cadre d'Air France. Le projet était trop axé sur la réduction des coûts mais peu lisible d'un point de vue marketing. Les clients n'ont pas vraiment compris leur intérêt. » Interrogé par Le Figaro, un porte-parole d'Air France a déclaré mardi que « le succès de ces bases est avant tout opérationnel » et qu'« un bilan sera dressé en septembre. Mais aucune décision n'est prise ».

Le constat est sans appel : difficile désormais de masquer l’échec commercial au point d’envisager la fermeture des bases… La faute à qui ? Aux clients bien évidemment ! Clients qui n’ont pas compris leur intérêt aussi peu lisible soit-il d’un point de vue marketing ! Marketing qui, une fois n’est pas coutume, ne peut désigner le PNC comme bouc émissaire puisque la "note de Direction" a donné la main à l’Entreprise sur la productivité ! Et pas un seul mouvement social à pointer du doigt non plus, Alexandre de JUNIAC ayant souligné à son arrivée, il y a un an, qu’il appréciait l’esprit d’Entreprise des bases province…

On y retrouve pourtant le même malaise : si l’on insiste sur le succès opérationnel, c’est que la nouvelle « arme économique » a fait pchitt ; non pas pour des raisons de coûts salariaux mais en raison de sa nature même ! Dès le départ, le SNPNC avait alerté la Direction sur le positionnement bancal du projet… Des doutes accueillis avec une politesse à la limite de la condescendance. Des PNC pouvaient-ils mieux connaître les attentes du client qu’un service Marketing qui compulse ses enquêtes d’opinion dans tous les sens et conclut à côté de la plaque la plupart du temps ?

Pas de méprise : le SNPNC ne se réjouit aucunement du constat. Bien au contraire, nous espérons que la Direction reconsidèrera sa stratégie marketing afin d’inverser la tendance et pérenniser les bases. Nul doute que nos collègues sur place vont vivre avec angoisse les mois qui nous séparent de septembre 2013. Après leur avoir fait briller les yeux sur la qualité de vie des bases province, après avoir vanté leur esprit d’Entreprise, une fermeture des bases serait vécue comme une véritable trahison du contrat moral… 

Pour la Direction, donner l’habitude au personnel d’améliorer sa productivité est toujours bon à prendre. D’ailleurs, dans le cadre de Transform 2015, elle nous sert la même soupe et reste obsédée par les coûts salariaux. Or, à eux seuls, ils ne permettent pas de résoudre les problèmes auxquels l’Entreprise doit faire face. Les "Bases province" en ont désormais apporté la preuve. Quelle lecture marketing fera le client avec Tranform 2015 une fois confronté à du PNC trop peu nombreux à bord et usé par des temps de repos réduits drastiquement ? Depuis des mois, le SNPNC ne cesse de le répéter à la Direction.

L’outrance financière n’est pas une martingale. Il est temps de le comprendre et de faire place à une vraie créativité commerciale. A moins que l’imagination n’ait définitivement quitté le Pouvoir.

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