La compagnie Aigle Azur, dix Airbus A380 et des droits de trafic cargo à Vatry viennent d'être négociés entre Paris et Pékin.
La compagnie française Aigle Azur va désormais appartenir en partie à une entreprise chinoise

Parti vendredi à Pékin, le ministre des Transports Thierry Mariani a concrétisé, ce week-end, plusieurs contrats avec la Chine et, plus particulièrement, avec le groupe privé HNA.

La compagnie Aigle Azur, dix Airbus A380 et des droits de trafic cargo à Vatry viennent d'être négociés entre Paris et Pékin.
La compagnie française Aigle Azur va désormais appartenir en partie à une entreprise chinoise

Parti vendredi à Pékin, le ministre des Transports Thierry Mariani a concrétisé, ce week-end, plusieurs contrats avec la Chine et, plus particulièrement, avec le groupe privé HNA.

Cette entreprise réalise trente milliards de dollars de chiffre d'affaires, diversifiés dans le transport aérien, le tourisme ou l'hôtellerie. En négociation depuis plusieurs mois, HNA Group va monter au capital de la compagnie française Aigle Azur, le plafond maximum autorisé par la réglementation européenne étant de 49 %.

Créée en 1946 par Sylvain Floirat (Matra, Europe 1, Hachette), Aigle Azur est la plus ancienne des compagnies aériennes privées françaises. Avec douze Airbus A320, elle dessert essentiellement l'Algérie, le Portugal et l'Afrique subsaharienne. Âgé, Arezki Idjerouidène, son propriétaire depuis 2001, qui détient 100 % de la société de logistique GoFast, maison mère d'Aigle Azur, souhaite s'en séparer. On peut imaginer qu'à l'aide des avions d'Aigle Azur la compagnie Hainan Airlines (ou une autre filiale du groupe) pourra établir des correspondances à Bruxelles ou à Budapest vers la Chine en attendant d'avoir l'autorisation de desservir la France en direct.
Dix Airbus A380 débloqués

HNA Group n'en est pas à sa première prise de participation dans le transport aérien international. Il possède 49 % de la compagnie turque ACT Airlines. Des accords sont en cours de négociations avec la Hongrie. La holding chinoise s'intéresse aussi au groupe anglo-allemand de tourisme et de transport TUI.

Le groupe chinois s'en donne les moyens. Hong Kong Airlines, une autre filiale de HNA, et Airbus viennent d'officialiser l'achat de dix Super Jumbo Airbus A380 livrables à partir de 2015. Au prix catalogue (la référence faute de connaître le montant de la négociation), cela représente un contrat de 3,8 milliards de dollars. Cette commande était "dans les tuyaux" depuis le Salon du Bourget en juin dernier, mais gelée en réaction à la réglementation de Bruxelles sur les quotas de CO2. La Chine comme les États-Unis s'opposent à la législation entrée en vigueur le 1er janvier qui contraint les compagnies aériennes, y compris étrangères, à acheter des quotas de CO2 pour survoler le territoire européen.
Des vols de fret mis en place

Troisième initiative chinoise en France, à compter du 28 mars prochain, un Boeing 747 cargo de Yangtze River Express, une filiale de fret, va atterrir trois fois par semaine à Chalon-Vatry. Pour créer cette desserte, la région Champagne et le département de Haute-Marne, soutenus par la Datar et l'aviation civile, sont sortis des "sentiers battus" que sont Canton, Shanghai et Pékin au profit de Chengdu. Ils ont approché leurs homologues de la province du Sichuan, 98 millions d'habitants, au centre de la Chine, une région d'autant plus dynamique qu'elle a été très éprouvée par un terrible tremblement de terre en 2008 causant 60 000 morts. Les trois liaisons hebdomadaires pourraient passer à huit dès l'été prochain.

Vatry, un peu "au milieu de nulle part", est toutefois assez proche de l'Allemagne, du Benelux ou des grands centres français. L'aéroport, rénové en 2000, séduit les transporteurs de fret dont les vols de nuit à Francfort sont interdits et ceux à Roissy-CDG contingentés. Dans l'aérien comme dans bien d'autres domaines, Pékin voit les choses en grand.
 

Source:http://www.lepoint.fr