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Air Corsica: “Avec Air France, on ne peut pas faire le grand écart en permanence”

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Dans un couple, les hauts et des bas font partie du contrat, dit le président du directoire d’Air Corsica S’il tient à préserver le pacs avec la compagnie nationale, il garde un œil sur les caprices de la mariée. Air Corsica a été confortée dans sa ligne DSP (délégation de service public) de bonne conduite. Mais si elle a rempilé pour quatre ans, cela ne signifie pas qu'elle doive planer sur ses lauriers de compagnie régionale en place.

Dans un couple, les hauts et des bas font partie du contrat, dit le président du directoire d’Air Corsica S’il tient à préserver le pacs avec la compagnie nationale, il garde un œil sur les caprices de la mariée. Air Corsica a été confortée dans sa ligne DSP (délégation de service public) de bonne conduite. Mais si elle a rempilé pour quatre ans, cela ne signifie pas qu'elle doive planer sur ses lauriers de compagnie régionale en place.

Surtout dans son plan de vol avec Air France. Où il faut qu'elle soit vigilante depuis le cockpit du territoire insulaire. D'autant que l'actualité fait bouger la carlingue depuis déjà un certain temps. Sans occasionner de nausées en vol. Plutôt des dos-d'âne sur la route. « C'est le jeu, dans un couple, si l'on veut durer, on ne peut éviter les concessions », affirme Philippe Dandrieux, le président du directoire d'Air Corsica. Ce dernier ne s'était plus exprimé depuis plusieurs mois. Il le fait aujourd'hui. Le temps d'une escale en forme de tour d'horizon. Et à une altitude stabilisée.

Une décision de justice a été signifiée aux Indignés. Qui vous indigne ?

Déontologiquement, c'est toujours délicat de commenter une telle décision. J'éprouve un sentiment de regret pour tous ces jeunes.

Soulagé après le vote de l'assemblée de Corse ?

Heureux que nous ayons été reconduits pour quatre ans par la CTC. Tant sur le bord à bord que dans le cadre du partenariat avec Air France sur Paris. Sans oublier que nous avons, en outre, été désignés sur les lignes Calvi ainsi que Figari.

Exit l'épée de Damoclès ?

Non ! Dans la mesure où nous avons à l'esprit que nous sommes sur des CDD de 3 à 4 ans. C'est cela, la vraie épée de Damoclès ! Car nous savons qu'il faut tout remettre sur la table au bout de quatre ans. Dans ce laps de temps, nous essayons d'utiliser au mieux le contrat avec toujours le même objectif : faire baisser les coûts et augmenter les recettes. Sans compter que désormais l'enveloppe allouée est fixe et oblige à pallier l'accroissement des charges par d'autres moyens. Néanmoins, on nous a donné une durée pour agir et une visibilité sur Paris. Cela n'allait pas de soi il y a un mois, puisque l'on évoquait une convention temporaire.

Figari-Calvi, un défi ?

Effectivement, car il s'agira de réussir l'étape de commercialiser avec notre code commercial, nos vols Paris-Corse sur le marché parisien. Nous mettrons en place une montée en charge progressive de notre activité. Sur Figari à partir de l'été 2013. Et sur Calvi en avril 2015. Ce qui nécessitera l'intégration d'un cinquième Airbus.

Le groupe Air France n'était plus preneur ?

Cela fait partie d'une discussion que nous avons eue avec le groupe qui n'était pas enthousiaste à l'idée de reprendre ce type d'activité, des destinations saisonnières soumises à variations. Ceci étant, cela colle aussi avec l'idée que nous nous faisons de notre métier et qui consiste à desservir la Corse. En ce sens, nous affirmons notre rôle d'être au plus près du territoire insulaire.

Vous allez également rendre un ATR et modifier le visage de la flotte. À quels impératifs, ce changement répond-il ?

Les contrats de franchise que nous avions sur Marseille-Rome, d'une part, et Nice-Toulouse, d'autre part, se terminent, de même que sur le Marseille-Venise. Soit quelque 6 000 heures de vol, le tout étant repris par Air France. Nous avons récupéré en contrepartie un Marseille-Milan pour un an. Il fallait, dès lors où ces contrats se clôturaient, prendre des décisions pour les appareils qui assuraient ces liaisons. Nous avons, ainsi, rendu un ATR 72 et conservé nos personnels. Un deuxième ATR sera reporté par petits bouts cet été. La vérité étant de reconnaître qu'une partie de l'effectif sera mal employée pour cette année, en raison d'un déficit d'activité.

Plus que dix avions donc ?

Oui, mais avec également une harmonisation de la flotte. Jusqu'à présent, nous fonctionnions avec des A 319 et des A 320. En avril, nous allons échanger nos deux A 319 contre deux A 320 qui seront facteurs d'une meilleure productivité. Rajeunissement à la clé, ceux qui arrivent datant de 2010, alors que ceux qui partent étaient de 1998.

In fine, vous devez avoir une capacité de réaction constante étant dans l'œil du cyclone, c'est-à-dire des turbulences auxquelles Air France est confrontée ?

Du côté d'Air France, nous ne sentons pas à notre niveau, l'expression d'un désengagement, mais davantage de rationalisation économique.

Vous pourriez, un jour, voler de vos propres ailes ?

C'est techniquement possible, mais ce n'est pas dans l'air du temps pour les quatre ans qui viennent. Nous avons prouvé que nous savions faire notre métier de transporteur aérien. Au passage, les gens oublient que nous réalisons presque les deux tiers de la DSP. Pour revenir à la question, oui, c'est économiquement envisageable. Il n'en demeure pas moins que le circuit de l'alimentation commerciale a besoin d'Air France.

L'enveloppe globale a été portée à 11 millions supplémentaires. Mais c'est Air France qui rafle la mise ?

Il n'y a pas un euro de plus dans la poche d'Air Corsica. En échange, sur le bord à bord, on laisse une liberté tarifaire, sauf pour le tarif résident. À nous de nous débrouiller avec les montées en puissance financières inhérentes à toute entreprise. C'est le client qui paye le différentiel, la compensation publique n'étant plus en mesure d'assumer.

On annonce 15 euros de plus sur le billet pour Paris, ça commence plutôt mal…

Le tarif résident a été contraint sur toute la période de l'appel d'offres. Une augmentation a été autorisée en démarrage de la convention. Quoi qu'il en soit, cette hausse était inévitable. Car contrairement au bord à bord, la TVA a largement doublé, sans oublier la charge carbone et la flambée du carburant. Tout le monde va être impacté. Nous, nous avons cette chance que plus on voyage loin, plus on paye. Et la Corse n'est pas si loin…

Comment se porte la compagnie régionale ?

Elle est en bonne santé. Nous ferons un bénéfice correct pour l'exercice qui sera clos au 31 mars, entre 500 000 euros et un million d'euros.

Revenons au tarmac, avec cette polémique autour de la résiliation du contrat d'assistance ATR…

C'est une décision de gestion actée par Air France qui ne concerne que les métiers d'assistance aéroportuaire soit : enregistrement, passage et trafic. La maintenance des appareils a toujours été effectuée par nos équipes. Air Corsica s'est tournée vers d'autres sous-traitants – Casavia et Satab – qui sont de véritables professionnels en la matière, ayant une excellente réputation et de sérieuses références sur tous les charters, Transavia, EasyJet, notamment. Et sont des créateurs d'emplois qualifiés locaux. Par ailleurs, nous avons pris en compte la demande du président Giacobbi qui nous invite à renégocier le contrat.

Face à cette virevolte d'Air France, on dit que vous avez dû fournir une garantie à ces sous-traitants ?

C'est vrai. Sur quatre ans et pour toutes les saisons estivales, nous nous sommes engagés vis-à-vis d'eux. Avant de signer, nous l'avons répercuté aux plus hautes instances nationales. Je le répète, nous n'avons pas l'initiative de cette décision. Dans un couple, il y a des hauts et des bas. Mais aussi des limites à ne pas dépasser. On ne peut faire le grand écart en permanence. Là, c'est une problématique interne à Air France, l'affaire des Indignés, qui a fini par nous retomber dessus. Avec régulièrement deux à trois jours de grève par mois, pertes à la clé. Nous ne souhaitons pas être du bois dont on veut bien faire des flûtes…

Ça taille sec également sur les lignes saisonnières opérées par Air France ?

On s'adapte. Nous reprenons le Toulouse-Ajaccio, le Bastia-Toulouse et le Clermont-Ferrand-Ajaccio. Nouveauté, on rapproche l'Italie avec deux vols par semaine pour le Figari-Rome et la création de la ligne Ajaccio-Rome de fin juin à fin septembre. Tout en augmentant l'offre Lyon-Calvi et Lyon-Figari.

Les vols du matin désormais programmés à 6 h cet été font grincer des paupières…

Les nouvelles OSP** demandent plus de production à moindre frais. Il faut voler plus pour coûter moins à la CTC et aux passagers. Ces nouveaux horaires permettent d'économiser 2 à 3 millions d'euros. Sinon on aurait dû demander 36,5 millions d'euros sur le bord à bord. Cela n'a pas que des inconvénients. Partir à 6 h, c'est arriver à temps pour une réunion à 9 h, cela ouvre aussi sur un horaire en plus pour le Parisien qui veut se rendre en Corse…

L'avenir de votre couple Air-France Air-Corsica ?

Nous aurons toujours besoin d'un partenaire pour nous développer autour du noyau central qu'est la desserte de l'île. Avec l'espoir que demain nous pourrons avoir des lignes sur les régions européennes et françaises. L'économie corse est en chapeau chinois. Il faut faire en sorte que le chapeau soit plus plat.

source: http://www.corsematin.com

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