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Chronique d’une crise

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30 septembre 2015 : La Direction lance un ultimatum de négociations aux pilotes et aux PNC. Alors que notre ACG se termine au 31 octobre 2016, l’Entreprise souhaite que nous révisions notre accord immédiatement. Rémunération, règles d’utilisation LC et MC en 4 réunions  seulement ! Le SNPNC ne participe pas à cette mascarade.

1er octobre 2015 : Le Conseil d’administration AF/KLM vote à l’unanimité le plan B et l’attrition (réduction de 10% des lignes LC, annulation des commandes de 787, suppressions de postes).

2 octobre 2015 : Le Conseil d’Administration AF valide  l’application du plan B. Xavier Broseta et Anne Rigail nous reçoivent ce même jour pour nous annoncer 2900 suppressions de postes. M. Broseta nous informe au même moment de sa promotion à la Holding. Le cynisme est à son comble.

5 octobre 2015 : CCE extraordinaire et rassemblement (environ 3000 manifestants) devant le siège d’AF à l’appel de 12 syndicats sol, PNT et PNC (Intersyndicale).

Monsieur Gagey annonce 2900 suppressions de postes (1700 SOL, 300 PNT et 900 PNC). Alors que les questions des élus ont débuté, M.Gagey fuit par l’issue de secours. Le CCE est envahi par les manifestants. M. Broseta est exfiltré sous les huées et dans la confusion la plus totale. La manifestation unitaire se poursuit jusqu’au terminal F dans une ambiance bon enfant. Ce n’est que le soir même que nous apprendrons que le saut de la grille a fait le tour du monde.

Rassemblement du 5 octobre : 2900 licenciements selon la Direction, 1 chemise selon les medias.

6 octobre 2015 : La surmédiatisation de la chemise donne au SNPNC une visibilité dans tous les medias.

Vos délégués SNPNC seront présents sur les plateaux TV, dans  les radios, dans la presse et sur les réseaux sociaux. Ces tribunes nous permettent de dénoncer les manipulations de l’entreprise, de montrer la violence sociale au sein d’Air France et le mépris de notre Direction envers ses salariés. Nous rappelons que l’Etat ne joue pas son rôle en traitant Air France comme sa  vache à lait. Le coût du travail ne peut être la seule variable d’ajustement. Manuel Valls de retour du Japon en 1ère AF, se presse au chevet de nos dirigeants pour les soutenir dans leur plan de licenciement traitant au passage des salariés désespérés de « voyous ».

Pas un mot pour les 2900 familles menacées d’un drame social.

NB : Lors de la conférence de presse du Premier Ministre au siège, vos délégués SNPNC seront éconduits par la sécurité et certains directeurs d’AF.

8 octobre 2015 : Les media, certains politiques et l’opinion publique commencent à se retourner en entendant ce que nous dénonçons sans relâche au SNPNC depuis des mois, à savoir l’absence totale de dialogue social et la destruction organisée de notre métier. L’Entreprise joue sur les mots, mais plan A et plan B, sont des licenciements. Si nous n’acceptons pas de nouveau 17% d’efforts (ce qui dégagerait un sureffectif PNC de plus de 1500 personnes dont il faudra se débarrasser) alors l’Entreprise appliquera son chantage au licenciement.

14 octobre 2015 : Le SNPNC et l’UNSA sont reçus plus de 3 heures par MM. de Juniac, Gagey et Broseta. Si la forme est plus détendue, nos présidents s’obstinent sur le fond. Nous faisons valoir qu’il est impossible de mettre une butée de renégociation à fin décembre ou début janvier pour renégocier un accord que nous avons mis près d’un an à finaliser lors de Transform.

La Direction acte que notre ACG s’appliquera jusqu’à fin octobre 2016, merci mon Prince, c’est juste l’application de la loi !

Nous demandons également l’arrêt des boards culpabilisateurs et mensongers en fin de stage. Il n’en sera rien, ceux-ci continuent de plus belle, exposant des mesures qui n’ont jamais été négociées. Les cadres PNC prenant le PDV à tout-va nous expliquent qu’il faut sacrifier notre rémunération et nos conditions d’utilisation. Enorme quand on connaît leurs primes de départ et que ce sont ceux qui restent qui financent les PDV. Certains instructeurs n’hésitaient pas à parler sans honte de faillite alors que des résultats historiques sont en passe d’ être annoncés.

Enfin le SNPNC demande lors de cette réunion un geste fort de la Direction qui prouverait sa bonne volonté et permettrait de retrouver la voix de la confiance, à savoir notamment un retour sur la mesure d’augmentation des GP. Monsieur de Juniac acte alors qu’il faut trouver une solution pour les GP. Il n’en fera rien.

16 octobre 2015 : MM. de Juniac et Gagey nous envoient un courrier de synthèse des entretiens avec les syndicats représentatifs. Ils ne retiennent aucun de nos arguments.

Pire, ils actent que nous validons des négociations finalisées à début janvier. Un mensonge de plus. Le dialogue social ne sera pas rétabli.

22 octobre 2015 : Le CCE est délocalisé avenue d’Iéna, proche du rassemblement de l’Intersyndicale à l’Assemblée Nationale. Forces de l’ordre et gardes du corps en masse dans un hôtel particulier. Le dialogue est tendu, aucune réponse à nos questions, 1000 suppressions de postes sont confirmées.

Le cynisme de la Direction est toujours à son comble.

La manifestation derrière l’Assemblée Nationale bat son plein (environ 5000 manifestants). Une délégation de l’Intersyndicale est reçue par une vingtaine de parlementaires qui reconnaissent eux-mêmes qu’il n’existe pas de dialogue social à Air France. Rendez-vous est pris pour une audition parlementaire de la Direction d’AF et des syndicats. L’après-midi, alors même qu’aucune nouvelle annonce n’a été faite au CCE, un flash actu informe les salariés que 2993 postes seront bien supprimés au sein de la Compagnie d’ici 2017. Et sans doute plus par la suite…

26 octobre 2015 : Xavier Broseta avant d’être remplacé par M. Gateau issu du cabinet de Manuel Valls lance une énième provocation dans une interview au Parisien, en proposant une « tri scale », 3 niveaux de salaires individualisés selon la productivité réalisée pour les pilotes et pour les PNC. Mesure jamais annoncée ni discutée avec vos syndicats représentatifs.

26 au 30 octobre 2015 : Sans attendre les conclusions de la justice, Air France multiplie les entretiens préalables à sanction envers nos collègues du sol incriminés dans l’affaire de la chemise. Précipitation, manque de preuves, AF, juge et partie, souhaite durcir encore d’un cran le climat envers les salariés. Pourtant, sans cette chemise les licenciements chez AF auraient fait 3 malheureuses lignes dans les journaux.

29 octobre 2015 :   AF/KLM publie des résultats trimestriels records. 898 millions d’euros de résultat d’exploitation, 480 millions de résultat net…

Voilà pourquoi nos dirigeants voulaient que de nouveaux efforts soient actés au 30 septembre avant l’annonce de résultats au-delà de toutes les espérances.

Et ils renouvellent leur ultimatum à janvier prochain où des chiffres annuels encore meilleurs seront publiés.

Comme à chaque fois l’Entreprise minimise, dit que ce n’est pas assez, que ça va mal mais reconnaît une activité d’été formidable et se réjouit de la baisse du pétrole après avoir fait croire pendant des mois que cette baisse la pénalisait. Aucun mot sur les efforts déjà réalisés par nous, les salariés.

ET LA SUITE ?

4 novembre 2015 : Les 12 syndicats de l’Inter-syndicale seront  auditionnés après la Direction par 3  commissions parlementaires conjointes.

Novembre 2015 :

TRANSAVIA, Compagnie du groupe AF, a déjà entamé un gel du GVT (système de classes et d’échelons) conduisant à plus de 15% de baisse de rémunération.

Le SNPNC se déclare prêt à appeler les PNC de TRANSAVIA à la grève. Ce serait une première dans cette Compagnie.

NB : Nos collègues PNC de HOP ! Britair, autre Compagnie du groupe, ont quant à eux, déjà perdu 30% de rémunération …

16 novembre 2015 : L’Entreprise a convoqué les 3 syndicats représentatifs pour une réunion de cadrage de la renégociation de notre ACG. Le SNPNC n’acceptera pas de discuter de mesures inacceptables.

Simplifier notre accord : oui. Revoir notre rémunération et l’essentiel de nos règles d’utilisation : NON.

19 novembre 2015 : Nouveau CCE (Paris, Roissy ?)