Christian Boireau, le Directeur Général France de la compagnie, ne tarit pas d'éloges sur le nouveau siège "business" présenté hier, mardi 21 septembre, par Air France. En dévoilant le nouveau né comme "un condensé de nouveautés", il va sans doute un peu vite en besogne.

Christian Boireau, le Directeur Général France de la compagnie, ne tarit pas d'éloges sur le nouveau siège "business" présenté hier, mardi 21 septembre, par Air France. En dévoilant le nouveau né comme "un condensé de nouveautés", il va sans doute un peu vite en besogne.

Certes les couleurs sont agréables à l'œil, les matières plaisantes au toucher et l'ergonomie plus naturelle que l'ancien modèle… Mais globalement, il reste légèrement en deçà des grandes créations présentées ces dernières années par les compagnies du Golfe. Explications. Incontestablement, il y a une évolution dans l'équipement de ce nouveau siège. Pas une révolution. Un seul moteur pour plus de souplesse et de silence dans les mouvements, la reconduction et l'amélioration de la coque sans oublier les espaces de rangements demandés par les voyageurs. Autant de bonnes choses.

Ce qui surprend, c'est le choix d'aménagement de la cabine. Une 2-3-2, abandonnée depuis longtemps par les concurrents car elle ne respecte pas suffisamment l'intimité des voyageurs. Mais ce choix n'est pas le fruit du hasard. En révélant que la classe affaires était une priorité de la compagnie (elle représente 40% du CA), Christian Boireau avoue, sans le dire, que le nouveau siège est un compromis entre qualité et rentabilité.

Pour les 4 à 5000 utilisateurs quotidien de la business, il fallait repenser le produit mais ne pas bouleverser l'offre. Hors, on le sait, refondre l'organisation d'une cabine, c'est souvent supprimer des places. Impensable pour Air France. Autre regret, l'inclinaison "presque totale". En fait le "quasi lit plat" (il manque quelques degrés pour être totalement full flat) répare les erreurs des sièges précédents où il fallait s'arrimer pour ne pas passer la nuit à donner du talon pour remonter. Il est vrai que là, on se sent "quasi dans un lit". D'autant que les coussins d'assises sont doublés pour un meilleur confort lombaire.

Que ceux qui pensent relire une présentation passée (comme celle de 2007 par exemple) se rassurent : ce sont effectivement des termes déjà employés par la compagnie. Pour Christian Herzog, le nouveau directeur marketing d'Air France/KLM, "il faut penser ce siège dans son environnement. Une cabine plus lumineuse, à la colorimétrie plus équilibrée et avec la qualité de service aux voyageurs que l'on connait".

Côté chiffres, ce modernisme va coûter 110 millions d'euros à la compagnie. Un programme construit sur 3 ans avec des premiers appareils équipés en décembre. Puis une vingtaine en 2011 et le reste avant 2013. Au total, 43 appareils seront dotés de la nouvelle business. Pour les A380 déjà en circulation, ce sera un autre modèle qui viendra remplacer ceux en place. Il faudra attendre la "livraison" de l'été 2012 pour voir ce nouveau siège sur le géant des airs. Incontestablement, le siège va plaire et devrait montrer l'intérêt de la compagnie pour ses voyageurs à haute contribution. La réduction de poids (5 kg par siège) va sans doute permettre au constructeur une légère (très légère) amélioration de sa consommation de carburant.