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XL Airways: “Sur les lignes de Paris, on arrive à l’évidence aux limites du système”

luc bereni directeur commercial de la compagnie aerienne XL

Luc Bereni est directeur commercial chez XL Airways. Ancien de la CCM, il livre ici son opinion sur l’actuelle desserte aérienne de la Corse. Et balise des couloirs, sans forcément jouer les aiguilleurs du ciel. Vingt-sept ans que Luc Bereni se lève chaque matin pour aller travailler dans une compagnie aérienne française. Une fierté pour ce Corse, né à Bastia d'un père originaire d'Alisgiani et d'une mère ayant grandi en Casinca. Mais qui s'exclame tout de go lorsqu'on lui demande quel est son village : « La place Saint-Nicolas ! ».

Luc Bereni est directeur commercial chez XL Airways. Ancien de la CCM, il livre ici son opinion sur l’actuelle desserte aérienne de la Corse. Et balise des couloirs, sans forcément jouer les aiguilleurs du ciel. Vingt-sept ans que Luc Bereni se lève chaque matin pour aller travailler dans une compagnie aérienne française. Une fierté pour ce Corse, né à Bastia d'un père originaire d'Alisgiani et d'une mère ayant grandi en Casinca. Mais qui s'exclame tout de go lorsqu'on lui demande quel est son village : « La place Saint-Nicolas ! ».

Études de haut vol avant l'atterrissage sur la piste d'un DESS à Paris (Panthéon-Sorbonne) « Transport international ». A la descente, un mémoire presque visionnaire à l'époque sur « la création d'une compagnie régionale », inspiré par Philippe Ceccaldi alors directeur de l'aéroport d'Ajaccio. Après un décollage sur la piste d'Air Inter en 1985, Luc Bereni emprunte divers couloirs aériens : Air Liberté, AOM.

Jusqu'à ce que François Mosconi le recrute en décembre 2000 comme directeur d'exploitation commerciale de la CCM. Il y restera presque 7 ans avant d'accepter, en avril 2007, l'offre de Laurent Magnin le p.-d.g. d'XL Airways, un ancien de Corsair et de Nouvelles Frontières. Il occupe aujourd'hui le poste de directeur commercial, programme et marketing au sein de la compagnie. Si ses bureaux sont à Roissy, nous l'avons rencontré, le temps d'une correspondance entre Orly et la Corse. Pour une prise de position, depuis le tarmac, qui ne transportera pas forcément tout le monde au septième ciel. Mais qui a le mérite d'ouvrir des pistes terre à terre.

Votre niveau d'exploitation avec l'île est faible. Rageant pour un ancien de la CCM ?

Il demeure, effectivement, marginal pour XL Airways. Avec 4 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011, CDG-Ajaccio et CDG-Figari ont représenté moins de 2 % des recettes de la compagnie. Ces deux lignes s'inscrivent dans un contexte de complément de nos activités moyen-courrier, occupant le vide laissé sur la plate-forme de Charles de Gaulle par la concentration de l'offre imposée sur celle d'Orly par les OSP*.

Ce qui vous empêche de déployer vos ailes sur les lignes Corse-Orly ?

Au cours de l'automne dernier, XL Airways a étudié le dossier des OSP Corse-Orly devant entrer en vigueur fin mars 2012. Mais nous avons renoncé à postuler, jugeant le cahier des charges trop compliqué, trop contraignant et finalement peu adapté au modèle économique d'XL Airways. Une candidature à la DSP (2) aurait, par ailleurs, obligé notre compagnie à créer une base secondaire à Orly qui n'est pas un aéroport d'avenir. Ces nombreux critères dissuasifs semblent être partagés par les autres compagnies privées s'étant intéressées au dossier des OSP Corse-Orly, puisqu'il s'avère que seul le binôme Air-Corsica-Air France a répondu à l'appel d'offres…

Votre regard sur l'assiette en vol d'Air Corsica ?

Elle réalise un sans-faute absolu sur le plan de la sécurité depuis son premier vol opéré en 1989 ! La compagnie Air Corsica n'appartient ni à ses dirigeants passés ou actuels, ni à une tendance politique de l'assemblée de Corse ou à une autre. Elle appartient simplement à la Corse et à tous les Corses. C'est pour cela qu'il faut la soutenir et la développer.

Sur le bord à bord ?

Personne ne remet en cause l'existence du service public aérien actuel sur le bord à bord. Sans lui, il n'y aurait pas autant de fréquences, surtout l'hiver et cinq des huit lignes en question verraient leur existence menacée. Pour preuve, malgré la qualité de la desserte assurée par Air Corsica, le trafic cumulé des lignes vers Marseille et Nice n'a quasiment pas progressé depuis vingt ans…

Concernant la desserte sur les lignes de Paris, vous n'y allez pas par quatre couloirs. On arrive, selon vous, aux limites du système tout OSP ?

A l'évidence ! Avec, d'un côté, un cahier des charges toujours plus exigeant en capacité. Et de l'autre, une compagnie, Air France, qui demande des sommes toujours plus importantes pour y répondre, sous peine d'abandonner la Corse.

Logique puisque ses coûts sont parmi les plus élevés du secteur et qu'elle doit redresser ses comptes…

Certes, mais alors il faut se poser la question suivante : doit-on dépenser tous ces millions pour transporter des touristes parisiens ? Si la réponse est non, pourquoi ne pas s'inspirer de ce qui est en train de se passer pour le maritime ? Limitons la DSP Corse-Orly au seul service de base : par exemple trois vols sur Ajaccio et Bastia et un sur Calvi et Figari, 365 jours par an, qui conviendront largement aux besoins des résidents.

Donnons ce marché à Air Corsica, ce qui aura pour effet de lui garantir une activité pérenne pour trois A320, un de plus qu'aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, c'est à l'assemblée de Corse de décider. Soit ce système lui convient en sachant qu'il a un coût, soit elle souhaite éventuellement dépenser autrement.

Mais l'été ?

Pas besoin d'OSP pour avoir une desserte estivale abondante ! Laissons la loi de l'offre et de la demande déterminer le nombre d'acteurs, les capacités et les tarifs. Tout le monde y trouvera son compte, tant sur Orly que sur Roissy. Et en outre, il n'est pas sûr qu'Air France disparaisse du ciel insulaire. Au pis-aller, elle placera sa filiale low-cost Transavia en face d'Easyjet et d'XL Airways, comme elle le fait déjà vers d'autres destinations du bassin méditerranéen. Les clients choisiront !

En attendant, on ne jette quand même pas l'argent par les fenêtres ?

Je dis que plutôt que de dépenser des dizaines de millions dans la DSP actuelle sur Paris, la CTC pourrait financer la création de liaisons entre la Corse et les autres régions méditerranéennes, en s'appuyant, bien sûr, sur Air Corsica pour cela. Je ne parle pas de lignes estivales exploitées une ou deux fois par semaine, mais d'un vrai service public international quotidien, toute l'année vers Barcelone, Milan ou Rome. Ce serait un progrès considérable pour la mobilité des Corses et pour notre économie. Il est vraiment dommage qu'Air Corsica soit contrainte de se séparer d'un ATR à la fin mars parce qu'Air France lui retire des lignes franchisées sur le Continent (Ndlr : Marseille-Rome et Nice-Toulouse). Cet avion aurait pu servir les intérêts de la Corse.

L'affaire des Indignés, scandaleuse ?

Les quarante-cinq indignés d'Air France en Corse mènent un combat légitime, car ils ne sont pas responsables des déficits du passé et pas davantage de l'état des lieux présent. Ils me font penser aux jeunes qui manifestent dans les rues d'Athènes, on est en train de leur expliquer que les portes de la prospérité vont se refermer sous leur nez.

Ceci étant dit, plus aucune compagnie aérienne se voulant performante n'a aujourd'hui son propre personnel dans les escales pour l'accueil des passagers ou la manutention des bagages. S'il existe un domaine dans lequel il est facile de traiter pour réduire ses coûts, c'est bien celui-là.

Revenons à XL Airways, vous n'allez pas abandonner votre lopin de desserte sur la Corse ?

Non au contraire ! Malgré un contexte pour le moins singulier – toute alternative massive à partir de Roissy-CDG étant incompatible avec l'énorme volume de l'offre existant sur Orly – XL Airways entend, néanmoins, au cours des années à venir, continuer à développer sa présence sur les lignes Paris-CDG Figari et Paris-CDG Ajaccio. Il s'agira, cependant et toujours de dessertes saisonnières, s'adressant principalement aux touristes et aux Corses de la région parisienne préférant Roissy à Orly. Ainsi qu'à la clientèle internationale en correspondance.

Votre objectif à terme ?

Atteindre 100.000 passagers par saison sur la Corse, sauf si les capacités relatives au service public Corse-Orly venaient à être revues à la baisse. Cela entraînerait naturellement une nouvelle donne, laissant le champ libre à un accroissement significatif de l'offre au départ de Roissy- Charles de Gaulle, qui intéresserait alors sans doute de nombreux acteurs. Bien au-delà d'XL Airways…

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