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corsairfly reste indispensable à Nouvelles frontières

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Jean-Marc Siano est le président du directoire du groupe Nouvelles Frontières depuis 2006. Après avoir remis d'aplomb l'activité tourisme du groupe, qui devrait atteindre l'équilibre cette année, il a convaincu son actionnaire, le leader mondial du tourisme TUI, de recapitaliser la compagnie aérienne du groupe, Corsairfly, encore très faible.

Jean-Marc Siano est le président du directoire du groupe Nouvelles Frontières depuis 2006. Après avoir remis d'aplomb l'activité tourisme du groupe, qui devrait atteindre l'équilibre cette année, il a convaincu son actionnaire, le leader mondial du tourisme TUI, de recapitaliser la compagnie aérienne du groupe, Corsairfly, encore très faible.

Comment gérez-vous la révolution tunisienne ?

– Nouvelles Frontières a pris très tôt la mesure de ce qui se passait. Une cellule de crise a été ouverte dès le vendredi 14 janvier au matin. En quarante-huit heures, tous nos clients étaient rentrés grâce à la mise en place de vols spéciaux. Seule une vingtaine de personnes a souhaité rester. Cette situation démontre la valeur ajoutée des agences de voyages, qui sont garantes de la vente des voyages à forfait – vol et séjour – et de la sécurité de leurs clients.

Comment se présentent les réservations de février?

– Plutôt bien: manifestement, les Français ont envie de recommencer à voyager. Nos réservations sont en augmentation de 18 % par rapport à l'an dernier!

Vos résultats, présentés en décembre, sont en progression, mais Nouvelles Frontières reste déficitaire de 31 millions d'euros…

– Le groupe est constitué de deux grands piliers. Nos activités de tourisme – le tour operating, les réseaux de distribution, nos agences de voyages Nouvelles Frontières et Havas Voyages – perdent encore 5 millions d'euros cette année, mais ces résultats sont en amélioration de 30 millions sur les trois dernières années, parce que nous avons réorganisé l'entreprise, revu notre offre, nos réseaux de distribution, notre tarification. Cette branche sera profitable dans les prochaines saisons.

Et Corsairfly, qui représente 85 % des pertes?

– La compagnie aérienne souffre des problèmes structurels du secteur, qui fait face à une modification profonde de la demande du consommateur et à la montée en puissance des low cost. En 2010, nous avons lancé un plan stratégique, Take Off 2012, de façon à ce que Corsairfly soit de nouveau profitable en 2012.

Votre maison mère, TUI Travel, a accepté de recapitaliser Corsairfly. On parle de 200 millions d'euros, est-ce exact?

– Cette recapitalisation se fera par tranches successives, de façon à doter la compagnie aérienne de tous les moyens nécessaires pour se redéployer, notamment grâce à l'achat de deux A330-300 neufs, commandés le mois dernier. Pour le chiffre de 200 millions, je ne confirme rien, parce que c'est au-delà…

Corsairfly est-elle à vendre?

– Investir plusieurs centaines de millions d'euros dans un outil aussi important qu'une compagnie aérienne pour la revendre serait un mauvais calcul. Le groupe reste attaché à sa compagnie aérienne. Celle-ci est indispensable à sa stratégie en France: nous avons 50% de part de marché là où opère Corsairfly, et ses avions sont remplis à plus de 40% par ses clients Nouvelles Frontières. Les deux activités sont étroitement liées. Ce qui m'importe, c'est que les deux activités soient contributrices aux résultats du groupe.

Volcan, neige, inondation… A chaque fois, les pouvoirs publics ont demandé aux compagnies aériennes de rembourser leurs passagers. Qu'en pensez-vous?

– Cela fait trente ans que je suis dans ce métier, il y a toujours eu des catastrophes naturelles et des crises géopolitiques ou sanitaires. Nous devons faire en sorte que le voyage se passe au mieux, en garantissant la sécurité de nos clients. Notre responsabilité, c'est de faire en sorte que ceux-ci soient le mieux informés possible, et qu'ils soient bien accueillis. Cependant, nous appelons les pouvoirs publics et Aéroports de Paris (ADP) à faire les efforts nécessaires pour faire face à ces aléas dans l'intérêt des consommateurs et des clients que nous sommes – parce que, en tant que compagnie aérienne, nous sommes clients d'ADP.

Source : Challenges – Gilles Fontaine et Anna Rousseau – 26 janvier 2011

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