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Air France lance son offensive contre les “low cost”
Air France lance son offensive contre les “low cost”
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Après des mois de négociations tendues, les hôtesses et les stewards ayant même menacé un temps de faire grève en plein chassé-croisé estival, Air France ouvrira le 2 octobre de nouvelles liaisons depuis Marseille et y basera du personnel pour contrer les "low cost". Les premiers avions fonctionnant avec une nouvelle organisation du travail décolleront d'ici une semaine vers treize nouvelles destinations, dont Bâle-Mulhouse…
Après des mois de négociations tendues, les hôtesses et les stewards ayant même menacé un temps de faire grève en plein chassé-croisé estival, Air France ouvrira le 2 octobre de nouvelles liaisons depuis Marseille et y basera du personnel pour contrer les "low cost". Les premiers avions fonctionnant avec une nouvelle organisation du travail décolleront d'ici une semaine vers treize nouvelles destinations, dont Bâle-Mulhouse…
Biarritz, Brest, Athènes, Copenhague, Moscou, Beyrouth ou Istanbul. "Les réservations sont très élevées, notamment vers le Moyen-Orient", a récemment relevé Pierre-Henri Gourgeon, directeur général d'Air France.
Après Marseille, Nice et Toulouse doivent accueillir en 2012 une "base province". Le but est de contrer les compagnies comme Ryanair et easyJet, qui ne cessent de gagner des parts de marché sur le court et le moyen-courrier. Comment ? Des prix réduits grâce à une rotation journalière plus importante des avions et une productivité accrue du personnel, issue d'une nouvelle organisation du travail. Le service, lui, restera conforme aux standards de la compagnie. "Nous n'avons pas du tout l'intention d'offrir à bord de ces avions un service low cost", a affirmé Pierre-Henri Gourgeon.
Vers une productivité accrue
Paiement par carte, enregistrement sur Internet, choix du siège, presse, collation ou repas resteront donc gratuits. "Ce projet est un défi ambitieux, car la compagnie a décidé de répondre en interne à une réalité du transport aérien tel qu'il est consommé aujourd'hui par certains passagers", note Jean-Louis Barber, le président du SNPL (pilotes). "D'autres compagnies ont décidé de prendre des parts dans des structures low cost, comme Lufthansa qui a créé une filiale, ou comme Air France l'avait fait pour les charters avec Transavia", poursuit le responsable syndical.
Pour instaurer ce modèle à mi-chemin, la direction a dû faire passer en interne l'idée d'une productivité accrue : horaires plus longs partiellement compensés par une augmentation de salaire. Les jours de repos seront plus nombreux, mais au final le nombre d'heures travaillées par an sera plus élevé. Le principe des nuits en "découché" (escale) disparaît, ce qui constitue "une vision différente du métier", selon un commandant de bord. Et le rattachement exclusif à Orly ou Roissy prend fin.
Manque de pilotes volontaires
Chez les pilotes (4 200 salariés), le SNPL (70 %) a négocié et signé en juin un accord, finalement approuvé par seulement 55 % de ses adhérents. "Les pilotes sont un peu dans l'attente, pèsent le pour et le contre (…), il faut que le projet démontre maintenant sa pertinence", explique Jean-Louis Barber. Chez les hôtesses et stewards (15 000 personnes), le dialogue a été plus difficile au point qu'au début du mois de juillet, faute d'accord avec les syndicats, Pierre-Henri Gourgeon annonçait unilatéralement un appel à volontaires. Bronca chez les hôtesses et les stewards, jusqu'au dépôt d'un préavis pour quatre jours… du 29 juillet au 1er août.
Finalement, les négociations ont repris, mais seul l'Unac (CFE-CGC) a approuvé le texte final, les deux autres syndicats représentatifs (Unsa et SNPNC-FO) estimant qu'il actait un recul social. "Je ne partage pas leurs craintes", explique Frank Mikula, responsable Unac, qui estime que "ce qui va conditionner le statut des agents à l'avenir, ce n'est pas tant les conditions de travail au départ de Marseille, mais plutôt la santé de l'entreprise". La compagnie a, quoi qu'il en soit, trouvé les 200 hôtesses et stewards prêts à être basés à Marseille, avec l'aide de quelques recrutements. Côté pilotes, il manque encore des volontaires, mais "le programme va pouvoir démarrer tout à fait normalement", assure Air France.
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